Être parent, c’est un peu comme être météorologue de cœur: on apprend à accueillir tant les jours ensoleillés que les orages imprévus. Dans le ciel parfois nuageux de la parentalité, les comportements difficiles de nos enfants peuvent sembler de véritables tempêtes. Votre jeune enfant présente des comportement d’agressivité et/ou de provocation ? Est-il devenu un adepte du « non » ? Si vous êtes en mesure de répondre positivement à l’une de ces questions, probablement ajouteriez-vous : « il est difficile ! » ou « il nous en fait voir de toutes les couleurs ! ». Dès lors que faire avec ces enfants difficiles et surtout pourquoi mon enfant est-il difficile ? Cet article vous offrira quelques pistes.
Quels sont les comportements associés à l’enfant difficile ?
C’est en écoutant les parents qu’il a été possible d’identifier la gamme de comportements qualifiant un enfant difficile, qui peuvent inclure :
- Turbulence : Une agitation constante, incapacité à rester en place, ce qui peut être confondu avec de l’hyperactivité (d’où parfois l’utilité d’un examen pluridisciplinaire).
- Agressivité : L’utilisation de la violence physique, tels que les coups, les griffures, les morsures, les poussées, et même le crachat. L’agressivité est principalement manifestée de manière physique dans l’enfance, mais elle peut également se manifester de manière plus subtile à travers des propos injurieux ou des commérages.
- Désobéissance : Alors que les règles sont posées par les parents, l’enfant refuse de suivre les instructions ou de se conformer aux règles établies.
- Provocation : L’enfant entreprend volontairement des comportements qui, dans un contexte précis, peuvent pousser à bout.
- Opposition : Dans une forme active (refus clairement posé) ou passive (poursuite de l’activité en cours sans prêter attention à vos dires).
- Impulsivité : Actions prises sans réflexion préalable, souvent sans considération des conséquences.
- Instabilité émotionnelle importante : présence de colères, d’intolérance à la moindre frustration. Cette instabilité conduit les parents à ne plus oser sortir avec l’enfant de peur qu’ils ne fassent une crise dans un lieu public comme un supermarché ou un cinéma.
Des comportements que finalement, des tas d’enfants présentent me diriez-vous, et c’est tout à fait juste !
Depuis quand mon enfant est difficile ?
Lorsque les parents emploient des phrases telles que « je ne reconnais pas mon enfant » ou « je ne l’aurais jamais cru capable de faire une chose pareille », les professionnels peuvent examiner plus profondément si les comportements sont en réaction à quelque chose ou font suite à des éléments de l’environnement.
En revanche, si votre enfant présente ces comportements depuis toujours, on parle de trouble externalisé présent depuis l’enfance.
Quand consulter ?
Si chaque parent peut reconnaître ces comportements chez leur(s) enfant(s), certains consulteront, d’autres pas. C’est ici que l’on commence réellement à prendre conscience du fait que parler d’enfants difficiles est en réalité plus complexe qu’il n’y paraît…
Dans la psychopathologie (ou l’art de décortiquer les cerveaux à la recherche de pépites bizarres), on classe deux types de symptômes pour identifier « un enfant difficile » : les symptômes externalisés (symptômes « E » pour simplifier) et les symptômes internalisés (symptômes « I »).
- Symptômes « E » : les signes comportementaux sont dirigés vers l’autre ou vers l’environnement immédiat. C’est le cas très clairement par exemple de l’agressivité ou de la provocation.
- Symptômes « I » : les signes comportementaux sont dirigés vers soi. C’est le cas par exemple de l’humeur dépressive, de la peur excessive, de l’automutilation.
Généralement, les parents seront plus vite enclins à consulter pour des symptômes « E », qui sont plus dérangeants et fréquents dans l’enfance. A l’adolescence, par contre, les symptômes « I » sont plus dérangeants pour l’entourage, observant le jeune se renfermer.
En conclusion, consulter un psychologue est recommandé lorsque le comportement d’un enfant devient une source de préoccupation constante et interfère avec son bien-être quotidien, son développement ou ses interactions sociales. Il est important également, de ne pas négliger les origines multiples d’un comportement difficile chez l’enfant (traumatisme, histoire familiale, aspects neuropsychologiques, logopédiques, etc.). N’écartez aucune piste avant de vous être informé auprès d’un spécialiste.